Poême pour la nouvelle cloche "Erwan Marie Emmanuel"

Le 12 janvier 2004 , Marie-Annick JASLET † présidente de la chorale KANTARNOR fit un poême en l'honneur de la nouvelle cloche "Erwan Marie Emmanuel".

L'usure a engourdi les cloches de l'église,

Le gel a lézardé les poutres du beffroi,

Le silence est pesant, alourdi par le froid.

Contre vent et brouillard, l'âme perdue s'enlise.

 

Oyez, gens de Bulat, un ange a descendu,

Erwan près de l'autel pour la cérémonie,

L'évêque la bénit, chassant la félonie,

Pour l'Ave Maria, le temps est suspendu.

 

L'hiver comme l'été, dans toute la campagne,

Pour les joies et les deuils, sonne la carillon,

Il égrène son chant dans un fol tourbillon,

Même le faux-bourdon plus grave l'accompagne.

 

L'angélus du matin comme celui du soir,

Apaise les tourments, l'ouvrier prend courage

A la tombée du jour, si l'ouragan fait rage,

Amie, prends ma main, près du feu, viens l'asseoir.

 

Les derniers korrigans qui hantent la prairie,

Dansent au son joyaux auprès d'un vieux lavoir,

Ils esquissent un saut, mais nul ne peut les voir,

Seul un dernier rêveur perçoit la féerie.

 

Et si dans les sous-bois, un oiseau persifleur,

Entend dans le lointain l'étrabge mélodie,

En mai, il la reprend sur l'herbe reverdie,

Pour hâter l'éclosion de la plus belle fleur.

 

De la route en lacets, la flèche ciselée,

Comme un diamant très pur s'élève vers le ciel,

Loin de toute rumeur d'un monde artificiel,

Erwan, sonne plus fort si l'aurore est voilée.

 

mise à jour le 17 août 2009