Le
Chêne de Tronjoly
Le chêne, par son port altier, le développement de ses branches maîtresses, exprime lhospitalité, la force, la puissance, la majesté. Il est le symbole de longévité. Il peut dépasser mille ans.
Le Chêne de
Tronjoly est appelé simplement et amicalement « Ar Ven
Der », cest à dire « larbre chêne ».
Il possède tous
les attributs dun très vieux chêne pédonculé : un tronc
épais, massif, creux, tout plein de boursouflures. On peut le
traverser de part en part tant il est réduit à une série de
contreforts. Les grosses branches qui furent charpentières
quittent cette structure torturée à deux ou trois mètres du
sol et sinterrompent parfois rapidement, brisées et creusées
par les ans. De beaux bourrelets de cicatrisation disjoignent
avec vigueur les crevasses dune écorce ridée comme la
peau dun vieux pachyderme. Larbre a toute la majesté
bonhomme dun éléphant placide dont les bases du tronc
imitent les membres épatés.
Mais si lon
séloigne du tronc en oubliant les quelques branches
mortes qui encombrent la ramure, la frondaison apparaît
magnifique, dun équilibre parfait, formant comme une demi-sphère
ainsi que serait celle dun chêne isolé dans un pâturage.
Quel est lâge de cet arbre ?
A ses pieds court un gai ruisseau,
affluent du Léguer. Avec 12 m de tour, il est peut-être le plus gros de tous
les chênes dEurope continentale. On estime son âge entre 1300 et 1600
ans. Vers 1750, un moine ascète du nom de LE GRAET en fit son ermitage et y
installa sa bibliothèque. Situé à la zone de
partage des eaux entre trois versants : le nord, le sud et louest, site
stratégique, il est très certainement lié à lhistoire des celtes dArmorique.
Articles de la revue Kreiz Breizh n° 3 / 1er semestre 2002 :
Les civilisations occidentales connurent nombre d'arbres sacrés. Les celtes, dit-on, vénéraient les éléments naturels, en particulier certaines sources et des arbres exceptionnels considérés comme magiques, et habités des dieux et des esprits. Ils célébraient leurs divinités dans des bois sacrés (1) où quelques arbres (chênes ou ifs) entourés d'une enceinte servaient de sanctuaire. Ces arbres déifiés furent, à partir des IV et Ve siècles, condamnés par l'Eglise qui engageea dans toute la Gaule un vigoureux combat contre ces pratiques païennes et ordonna leur destruction jusqu'ù la racine et leur purification par le feu. Mais les populations résistèrent, protégèrent leurs arbres, aussi à partir du XIIe siècles l'Eglise se résolut-elle à composer, en christianisant les arbres. Certains furents intégrés à un lieu de culte, d'autres se virent apposer des croix ou des statuettes.
A Bulat-Pestivien (22), le majestueux chêne de tronjoly, qui approcherait de 1300 ou 1500 ans, serait l'un des derniers représentants de ces arbres sacrés. La découverte du chêne trônant confortablement sur une pelouse abritée des vents dominants par un rideau d'arbres, et puissant ses ressources dans un des ruisseaux sources du Léguer est surprenante tant l'ancêtre affiche vigueur et vitalité. Planté en isolé, l'arbre a bénéficié d'une large place lui permettant de se constituer une stucture étalée bien équilibrée. Son tronc totalement creux est scindé en deux : un tronc sain, producteur de feuilles, et un tronc mort dressé en chicot, témoins d'un arbre plus vigoureux d'une circonférence de 13 m.
Notre commune possède un autre arbre
remarquable : lIf de léglise, situé dans le
cimetière. Agé de 500 ans environ, haut de 4,30 m, il existait
quand le père Maunoir vint prêcher une mission en 1664
mise à jour le 20 février, 2005 | ![]() |
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